Je
n’avais encore jamais vu une « course camarguaise » c’est-à-dire ces
vachettes noires avec des « cocardes » sur les cornes qui poursuivent
les « raseteurs » et, ceux-ci doivent essayer de prendre les cocardes.
A
cette époque, le « raset » gagnant était à 10 Francs offerts par le
journal local (Le Midi Libre) ou tel autre entreprise qui voulait se faire un
peu de publicité à moindre coût.
Bref ! J'arrivai donc, avec mes amis, aux arènes d’un village proche de Nîmes. Nous
prîmes place et regardâmes ce que faisaient les raseteurs « locaux ».
Apparemment, ce n’était pas trop difficile. Il fallait passer à côté de la
vachette (assez hargneuse, tout de même !), de décrocher un bout de
ficelle de sa corne et de la ramener à un monsieur qui, dans son micro,
commentait l’évènement.
Je
ne serais pas descendu ; ce n’est pas dans ma nature de me mettre en danger…
pour 10 Francs ! Mais, un de mes amis, qui était du pays, me lança un
défi : « Moi, j’y vais. Et toi, t’as les c… de venir ? » (lire le mot "c..." en catalan)
J’avais
surtout 20 ans !
Je descendis avec lui. Et la vachette nous repéra tout de
suite. Je n’étais pas fier. Elle se lança vers nous. Je ne savais que faire.
Mon ami prit peur et s’enfuit. La noiraude passa près de moi. Instinctivement,
je l’évitai de justesse mais, probablement, parce que je ne l’intéressai pas.
Elle suivait une proie mouvante (un ennemi, un agresseur) : mon ami. Elle
le rattrapa, lui mit une corne dans le short et lança mon ami en l’air de sorte
qu’il retomba sans son short. Ensuite, elle partit vers d’autres raseteurs et
mon ami put regagner les gradins… en slip !
De
mon côté, la vachette me passa si près qu’en l’évitant, ma main avait frôlé sa
corne et un bracelet de ficelle était resté dans mes doigts. Une cocarde !
Je me dépêchai d’aller la rapporter à l’homme au micro qui annonça le lot.
J’avais gagné 10 Francs !
Je
retournai à ma place, félicité par le groupe, sans trop m’afficher, me gardant
aussi de dire que je ne l’avais pas fait exprès. (Depuis, il y a
prescription !)
Aujourd’hui,
il parait que seuls les raseteurs professionnels, habillés en blanc, peuvent
participer. Tant mieux. Ce jour-là, mon ami et moi, nous avons eu de la chance.
Beaucoup de chance ! Mais, c’est aussi une autre liberté qui nous est
enlevée.
Comme
convenu avec mes amis, voici leurs blogs : avidoxe, Ateliers d'écritureS, Dan et Dina, Dina de Dan, Ecrire Pastel, Éric Valloni, et VittorioDenim Bonne lecture et,
partagez, faites-vous plaisir. Ils vous
feront la causette si vous savez penser par vous-même. Un petit clic sur le
lien et vous êtes reliés. Bonne lecture.
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