jeudi 25 avril 2019

Béziers et la fille caméléon


J’allais assez tôt à Béziers ; j’avais une amie du FJT dont les parents y habitaient. Je l’avais accompagnée deux ou trois fois quand elle rentrait les voir. 
Cependant, nous, le groupe dont je faisais partie, allions à la plage. (Voir le post du 21/03)
Le soir, on récupérait la Biterroise et on rentrait à Nîmes, assez fatigués ; à la plage, on se dépensait beaucoup. 

Puis, un jour, notre amie se maria et nous invita à la noce. Et c’est là que je fis la connaissance de « la fille caméléon ». 

Au mariage donc, une fille attira mes yeux tant elle me regardait ! Elle devait avoir dix centimètres de moins que moi, était d’une taille fine, habillée d’une robe longue de couleur bleu pastel, une coiffure avec un chignon et le teint hâlé ; tout pour me plaire. Je ne me fis pas prier ; je l’invitai à danser. 
Nous passâmes une excellente soirée à rire, danser et parler et même à s’éloigner un petit moment pour s’embrasser sous la pleinelune. C’était merveilleux, tant que je lui donnai rendez-vous pour le samedi suivant. 

Bien qu’il me semblait loin et lent à se montrer, le samedi suivant arriva et je me dépêchai de retourner à Béziers. Elle m’avait donné l’adresse. 
Comme j’étais impatient de la retrouver ! J’étais même arrivé avant l’heure. Je me languissais de la voir. 

Soudain, je vis arriver une fille qui semblait venir vers moi. Elle avait les cheveux très courts, des lunettes, un jean et des baskets, un visage pâle et était toute petite et menue. Je pensais tout de suite au pire : « Elle a envoyé une amie pour me dire qu’elle ne viendra pas ! » 

Eh bien, non, c’était bien elle ! 

Elle avait quitté sa perruque, ôté ses lentilles de contact, viré les talons hauts et rangé sa belle robe bleu pastel. C’était elle mais, ce n’était pas la même, pas celle qui m’avait fait vibrer ! Je fus encore plus surpris quand elle m’annonça que « ses parents » ne voulaient pas que je la fréquente ! 

Bon. De toute façon j’étais tombé amoureux d’une personne qui n’existait pas… 
Mais, j’étais encore sous le choc. J’avais besoin de réfléchir. Alors, plutôt que de rentrer, je m’en allai marcher vers le centre de Béziers. 

Je visitai la Cathédrale Saint Nazaire (12ème siècle) et le jardin des évêques, je vis le pont vieux (héritage des romains et encore actif) et les arènes, j’aperçus le canal du midi, chef d’œuvre de Paul Riquet, le théâtre municipal et le jardin des poètes nommé ainsi pour les nombreux bustes de poètes qui parsèment ses allées, et j’eus même le temps de m’asseoir à une terrasse pour boire une boisson fraiche et faire le point. L’après-midi y passa. 

Le soir, je retournais à Nîmes tel un touriste, content d’avoir visité des monuments qu’il ne connaissait pas. La lune ne brillait plus qu’à moitié ! 

Oui, Béziers est une belle ville et je vous conseille la visite. Mais, je ne retournai plus à Béziers. Mon amie, mariée avait suivi son mari et avait changé de ville. Valras était devenue une plage comme les autres et j’avais la Grande-Motte beaucoup plus près. 

Quant à la « fille caméléon », on s’échangea encore 2 courriers mais, le charme était rompu. Dommage, c’était une soirée merveilleuse. 

Il me resta tout de même une morale : ne jamais bâtir quelque chose sur un mensonge. On gagne plus à être soi. Toujours. Il faut être fiers de ce qu’on est ; petits ou grands, rouge ou blanc, avec ou sans les lunettes, etc., nous avons tous une utilité. 

A suivre… 

Comme convenu avec mes amis, voici leurs blogs : AnselmeLutin, avidoxe, Ateliers d'écritureS, Dan et Dina, Dina de Dan,  Ecrire Pastel, Éric Valloni, gravillons, polarsensudalsace et VittorioDenim Bonne lecture et, partagez, faites-vous plaisir.

jeudi 11 avril 2019

Marseille - la Treille - Nîmes ; cultiver l'authentique


Ce n’est pas seulement suite à un livre qu’un ami m’avait offert (lire MesVacances à Nîmes et…) que je me retrouvais à Marseille. 
A Marseille, j’y étais déjà venu mais je n’avais vu que la Gare Saint Charles puisque j’y étais venu en train et le vieux port puisque mon amie d’alors habitait à proximité. Je ne m’étais jamais aventuré ailleurs. 

C’est pourquoi, je peux dire que c’est bien ce livre qui m’avait incité à une visite un peu plus approfondie de Marseille. Ce livre, c’était « La gloire de mon père » de Marcel Pagnol. Il m’avait ouvert les portes de la Provence, de ses couleurs et de ses odeurs. 

Alors, pourquoi Marseille ?
Mais, parce que « le petit Marcel » y avait habité, y avait fait ses études et y avait planté certains de ses décors. Je voulais savoir.
Sans compter qu’entretemps j’avais lu aussi « Le château de ma mère », les deux tomes de « L’eau des collines » et la trilogie des « Marius-Fanny-César » ; je m’étais, en quelque sorte documenté sur la vie de Marcel Pagnol. 

Je revisitai donc le vieux port mais, cette fois en m’imaginant l’endroit ; le bar de César, où Marius avait ses folies de voyages, où Panisse avait son magasin de voiles, où Fanny, mariée et triste à la fois, prend le « feriboâte » pour traverser le vieux port, etc. et je visitai aussi l’avenue des Chartreux où le petit Marcel avait habité. Il y a une plaque commémorative au niveau du n° 56. De là, j’allais jusqu’à Cassis par la D559 (histoire de voir si on prononce Cassis comme on prononce Paris ou si on dit Cassisss) puis, je remontai jusqu’à Aubagne pour déjeuner. 

Dans l’après-midi, j’allai à « La Treille » (où se situe la tombe de Marcel Pagnol, décédé en 1974). Je m'assis à une terrasse pour prendre un café et parlai avec les gens.  J’appris, aussi, que des scènes du film 'Cigalon' avaient été tournées là. 
Mais je restai un peu déçu ; La Treille n’était déjà plus le ‘si joli petit village’ que je m’étais imaginé. C’est normal, en soixante ans il avait changé et je préférai celui du livre où passent les moutons et les chèvres pour aller vers l’abreuvoir… et, je ne m’aventurai même pas dans la garrigue, aux « Bellons » vers Allauch. 

En fin d’après-midi, je repris la voiture pour rentrer à Nîmes où je résidai et où, à peine sorti de la ville, je pouvais, comme dans le livre, respirer le thym et la lavande, voir couler le gardon à ‘la Baume’, m’y baigner ou boire l’eau glacée de ses sources : tout ce qui n’a pas changé.

En définitive, il y a quarante ans, j’avais fait comme un pèlerinage sur les pas de Marcel Pagnol.

Dernièrement, je cherchai des idées de vacances originales et, en regardant sur le net j’ai vu qu’on peut, maintenant, faire le circuit « sur les traces de Marcel Pagnol », en groupe et avec guide. 
J’avais juste devancé l’idée d’une quarantaine d’années. 

A suivre…

Comme convenu avec mes amis, voici leurs blogs : AnselmeLutin, avidoxe, Ateliers d'écritureS, Dan et Dina, Dina de Dan,  Ecrire Pastel, Éric Valloni, gravillons, polarsensudalsace et VittorioDenim Bonne lecture et, partagez, faites-vous plaisir.