samedi 21 février 2015

DU VOL BROUILLON DU PAPILLON à LA TEMPÊTE QUI NOUS GUETTE

Quand on fouille dans nos souvenirs d'enfance, on s'aperçoit que certains souvenirs sont persistants
On peut remonter  très loin dans le temps ; cinq ans, trois ans et même, pour certaines personnes, jusqu'à 30 mois. Nous n'y pensons pas tous les jours mais, ils sont là. Même si les tenants et les aboutissants sont absents, le fond, le lieu ou la personne, est toujours là, comme une photo, un instant, un flash. 
Il est des souvenirs qui ne disparaitront jamais.

Il s'appelait "Faunze" ou plutôt Alphonse. 
Je me rappelle d'un homme tout blanc de farine. C'était un meunier. Il avait un moulin à eau dans un contrebas à la sortie du village. Je me souviens de l'homme, du lieu et de son travail. Puis, une coupure. 
Beaucoup plus tard, j'ai repensé à l'homme quand j'ai vu une corniche de maison à côté d'un ruisseau. C'était son moulin... 

Quarante ans après, la plupart des habitants du village, pourtant petit, ne se rappelle plus, ni de l'homme, ni de son moulin. Moi-même, quand je vois le ruisseau à la place de la rivière, le pan de mur à la place du moulin, j'ai des doutes. Pourtant, je sais qu'il existait ; il fallait bien moudre le blé quelque part ! Mes parents, comme d'autres braves gens, allaient chez lui pour transformer les grains en farines.


Il est des souvenirs qui vivront autant que nous
L'avantage est que cela m'a permis de faire un poème, un sonnet. En partageant ce souvenir, "on" saura que, à la sortie du village, dans le contrebas, il y avait une rivière qui coulait et un moulin à eau pour moudre le blé ; un blé produit aux alentours. 
Ainsi, on peut imaginer que d'autres métiers ont disparu à cause d'une rivière qui n'était plus suffisamment alimentée : le meunier, le paysan, le forgeron, le boulanger, etc... 
Tout change et les hommes n'ont jamais rien appris. 
Les souvenirs mourront avec nous si on ne les partage pas. Ne gardez pas les informations pour vous ; le futur vous en sera reconnaissant.