jeudi 24 mai 2018

Sur d'autres chemins


Fin août s’annonçait mal : mon amie de La Baume avait consumé ses jours de congés et était repartie dans sa Belgique natale retrouver parents, amis et collègues. 
Oh, elle m’avait déjà écrit pour me dire tous les regrets de la situation mais, c’est ainsi, elle n’était plus là ! Elle avait retrouvé ses élèves aussi car elle était enseignante. 
Elle avait retrouvé sa vie réelle… 

J’avais fait pareil ; finies les nuits (de vacance) langoureuses à La Baume. Les soirées, je les passai avec mes nouveaux amis à regarder la télévision. Ce n’est pas que j’aimais tant cela mais, je n’avais pas le cœur à quoi que ce soit. Baudelaire (ou Verlaine) aurait dit que c’était le « Spleen ! » 

Je devais réagir. 
Ce que je fis !  Ou, plutôt, le destin le fit pour moi. Il me proposa d'autres chemins.
Dans le Midi, tout le long de l’été, les villages fêtent leur Saint Patron. Les amis me proposèrent d’en visiter une, « histoire de se changer les idées. » 

C’était à Manduel, une commune proche de Nîmes. 
Sur la place du village, un groupe de musiciens jouait les derniers tubes à la mode. Le disco venait d’ouvrir les portes aux musiques cadencées, gaies et au rythme de basse envoutant. Les spectateurs ne se laissaient pas prier pour danser. Tout le monde se trémoussait devant l’estrade et nous faisions pareil. 

Ce fut la première « fête votive » d’une longue série. C’était aussi l’époque où on n’avait pas besoin de boire ou de prendre des palliatifs pour s’amuser. 
Cela nous occupait le vendredi et samedi soir ; le dimanche, La Baume nous attendait avec ses sources fraiches et son sable chaud. 

Mon séjour au paradis continuait…  

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jeudi 17 mai 2018

Le jour de l'eau


Ma période travail/vacances/amours se passait à merveille. Le soleil était là et les soirées étaient agréables au bord de l’eau. J’aimais ça ! 

Comme vous vous en doutez, ce trop beau apporta son contraire, soudainement. Je dis soudainement car je ne savais pas. J’étais nouveau, venu d’Alsace, un peu comme les lorrains, d’ailleurs. 

Voici. 
Un jour, un samedi pour être précis, vers 17 heures, on vit des nuages s’amonceler au-dessus de « notre » ciel. Sur la rive d’en face les autochtones plièrent bagage rapidement. Nous, de l’autre côté, sur l’autre rive, les regardions faire. Matheus, qui était allé visiter la grotte, arriva en courant. « C’est l’orage, les gars ! On plie bagage. On s’en va d’ici. » Mais, trop tard. Non pas qu’il nous pleuvait dessus, tout était encore sec mais, le gardon commençait à monter très vite. Il pleuvait en amont, vers le Pont de Saint Nicolas. « Pas le temps pour démonter les tentes, prenez les sacs de couchage et vos affaires de ville, on monte à la grotte. » 

Il faut dire que Matheus était le seul du groupe à être natif de Nîmes. Il savait ! Tant mieux pour nous et les lorrains car l’eau continuait de monter. 

Parvenus devant la grotte nous regardions en bas l’eau qui montait. Il ne pleuvait toujours pas sur notre bout de plage ni sur « La Baume » d’ailleurs.
L’atmosphère était étrange… En amont il s’était arrêté de pleuvoir. Les nuages allaient vers le nord. Autour de nous tout était au sec. L’air était suffocant, lourd. Et l’eau montait. Le gentil gardon s’était transformé en torrent. Il allait vite et s’épandait large. Il était passé de 3 mètres à 20 mètres de largeur et continuait de monter et à s’étendre. 

Puis, aussi soudain que s’était venu, tout changea. L’air redevint respirable. Les cigales recommencèrent à chanter. Le bruit du tonnerre se fit remarquer par son absence et nous, nous étions à nouveau « relâchés », pas encore détendu mais, moins stressés.
En bas, l’eau s’était arrêtée aux piquets de nos tentes et avait commencé à redescendre. La tente des lorrains, par contre, avait pris l’eau. Je compris pourquoi Matheus avait insisté pour que nous plantions la tente en haut du monticule sablonneux. Tout redevint à la normale. 

Aujourd’hui, je peux dire que ce jour-là nous avons eu de la chance. Tout d’abord pour avoir eu un ami qui connaissait les caprices de l’orage et de son influence sur le gardon. Ensuite parce que l’orage n’était qu’un annonciateur venu nous dire que l’été était fini. La vraie perturbation vint deux semaines plus tard : un phénomène qu’on appelle « Episode Cévenol » et, il parait que dans ces cas-là, le gardon monte de 4 mètres à certains endroits. 

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mercredi 2 mai 2018

La révolution des canots


Le matin suivant, je me réveille. Involontairement, je réveille mon amie. Nous avions dormi sur le sable, à ciel ouvert. J’ai froid. Nous sortons respirer l’air frais. J’ai des courbatures. Mon amie rentre sous la tente se réchauffer dans le sac de couchage. Moi, je dois aller travailler ; il est six heures ! 

Je prends quelques affaires, les mets dans mon sac à dos et me dirige vers les canots. Pas de canots. Ils sont restés de l’autre côté de la rivière ; les autres ne sont pas rentrés cette nuit. 

Je dois aller au travail, c’est important pour moi. 
Je dois trouver le moyen de traverser. Nager, c’est difficile car les nuits sont fraiches et le gardon, à cet endroit, est plein de sources d’eau glacée. C’est faisable, bien sûr mais je ne peux pas le faire car mes habits se mouilleraient. Je dois trouver autre chose. 

Je retourne vers la tente pour m’assoir et réfléchir quand je vois le canot des lorrains. C’est une question d’urgence. Je le prends. Je traverse, laisse le canot des lorrains sur la rive, bien en évidence pour qu’ils puissent voir qu’il n’est pas volé et vais travailler avec ma voiture. 

Vers 17 heures, je reviens à « la Baume » et constate que les 3 canots ne sont plus de ce côté-ci de la rivière. Mais, j’ai prévu : j’ai apporté un sac plastique pour mettre mes affaires au sec (on apprend au fur et à mesure ses besoins) et traverse le Gardon à la nage pour rejoindre notre campement. 

Je suis accueilli avec joie par mon amie et les autres, qui sont enfin rentrés. Ils me racontent leur mésaventure. Après le film, la batterie était morte et les magasins fermés. Ils avaient dormi au foyer et attendu l’ouverture d’une grande surface pour acheter la batterie défaillante. Ensuite, ils ont attendu que le conducteur termine son travail et, ils avaient traversé peu avant moi. 

Tout est bien qui se finit bien. Enfin, presque !
Après mon départ, les lorrains voulaient traverser pour aller faire des courses alimentaires… et leur canot était de l’autre côté ! Parait-il qu’ils ont pesté et lancé quelques gros mots (lorrains) contre celui qui les avait obligés de se mettre à l’eau. Je n’ose pas leur dire que c’était moi. 

Il faut croire que parfois on a raison de mentir, sinon d’omettre car notre promiscuité de vacanciers n’en a pas été affectée.
Ami lorrain qui a été obligé de traverser à la nage, le matin, une rivière qui possède plusieurs sources d’eau claire mais gelée, crois-moi, je suis désolé. Et puis, ça fait des souvenirs, non ? Le canot n’était pas volé ; juste un peu déplacé. En plus, je sais que, parce que tu étais mouillé, tu as évité la corvée des courses que tu n’aimais pas ! Alors, comme dit le proverbe, « à quelque chose, malheur est bon ».  

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