mercredi 18 juillet 2018

Récit dense et abri côtier


Je sais, vous voulez savoir la suite. D’accord mais, après le 15 septembre. 

Les ateliers d’écritures sont fermés et moi, j’ai beau faire de la résistance, je sens que je vais céder. Je vais m’accorder une petite semaine de vacance, un congé, un vide, une disponibilité, une permission. Une semaine, oui mais, quelle semaine ! 

Je vais raconter mes histoires aux mouettes ; elles ne les répèteront pas et le secret du génois Denim du Montpastel pourra rester entre nous et la mer. Et la mer, comme chacun sait, c’est vague. Vous n’en saurez pas plus. 

En fin de compte, je suis entouré de gens discrets. Même les objets inanimés, qui ont une âme, ne vous parleront pas de ce temps que les moins de vingt ans aimeraient connaitre.
Puis, début août, je reviendrai car j’ai 2 romans en retard et mon collègue avec qui je commets les polars s’impatiente. Je vais passer mon mois doute à travailler. Quelle ironie ! Mon éditeur sur la côte et moi sur les flancs ! 

En bref, je ne serai pas absent longtemps mais je ne serai pas disponible pour autant. En cas de besoin, laissez-moi un message, je vous répondrai. Mais, mes livres-boulets d’abord. Et, dès que je les livre, je m’enivre de vivre libre jusqu’au prochain livre…   

Comme convenu avec mes amis, voici leurs blogs : avidoxe, Ateliers d'écritureS, Dan et Dina, Dina de Dan,  Ecrire Pastel, Éric Valloni, Tandem Littéraire et VittorioDenim Bonne lecture et, partagez, faites-vous plaisir. Ils vous feront la causette si vous savez penser par vous-même. Un petit clic sur le lien et vous êtes reliés. Bonne lecture.

mercredi 11 juillet 2018

Oh mon bateau-o-o-o


'L’épisode cévenol' dure environ une semaine et, dès que les pluies cessèrent, on fit comme les autochtones : on l’oublia et on recommença nos sorties. 

Cependant, début septembre, j’avais un certain spleen ; trouver par deux fois une personne avec qui on se sent bien et les voir partir, ce n’est jamais agréable. Aucun départ n’est agréable à vivre. Même au paradis on peut être triste. 

Je me retrouvai donc seul. 
Enfin, seul n’est pas vraiment le mot juste car le foyer s’était rempli de jeunes ; les universités recommençaient de dispenser leurs cours ( https://sites.google.com/view/ateliersdecritures68/accueil )et les étudiants étaient revenus. Et puis, il y avait le groupe qui m’avait adopté et on continuait de fréquenter la Baume. 

C’est ainsi qu’un dimanche soir, alors que nous faisions des allers-retours d’une rive à l’autre du Gardon pour ramener nos affaires, pour le dernier voyage, sans doute que nous l’avions trop chargé ou parce qu’il était mal placé, un rocher déchira le fond de mon bateau. Celui-ci ne coula pas car il était fait de plusieurs boyaux indépendants et c’était seulement une partie qui avait passé sur le rocher. Mais, je compris que les vacances étaient finies. L’envie n’y était plus. 

Ce soir-là, je démontai mon bateau, je vidais les boyaux de l’air, le pliai et le rangeai dans l’armoire. La saison estivale était finie. 

Comme convenu avec mes amis, voici leurs blogs : avidoxe, Ateliers d'écritureS, Dan et Dina, Dina de Dan,  Ecrire Pastel, Éric Valloni, et VittorioDenim Bonne lecture et, partagez, faites-vous plaisir. Ils vous feront la causette si vous savez penser par vous-même. Un petit clic sur le lien et vous êtes reliés. Bonne lecture.

mercredi 4 juillet 2018

Et puis, les pluies


Je vous ai déjà parlé de la pluie par deux fois ; dans le midi les orages d’été sont des évènements normaux. Ils viennent, ils partent et on les oublie sous un soleil qui nous parait continu. 

Il s’était passé deux mois depuis mon arrivée. J’avais goûté à tout, le soleil, la mer et ses jeux, la rivière et ses sources glacées, à la paella faite maison, à la garrigue et ses senteurs etc. et aussi à l’amour. Que du bon ! Que manquait-il ? 

Le matin du six septembre, j’étais descendu prendre mon petit déjeuner, vers sept heures, comme chaque jour puis, j’étais remonté dans ma chambre pour lire un peu. 
J’étais sur un livre que m’avait donné un ami. Il m’avait dit : « Tiens, prends, ça va te plaire. » A ce moment-là, je n’avais encore jamais lu un livre en entier et j'étais dubitatif quant à son sort mais, je consentis quand même à lire la première page... Et, ce livre-là, je le dévorais, je le vivais, devrais-je dire. C’était « La Gloire de mon Père » de Marcel Pagnol. Oh, je sais, c’est un livre qu’on vous a obligé de lire à l’école et vous n’en avez pas un bon souvenir mais, pour moi, tout ce qui était écrit dedans était ce que j’étais en train de vivre. (Les évènements familiaux de Marcel mis à part, bien entendu.) Tout y était et je sentais les odeurs rien qu’en le lisant. Et je voyais les images des lieux où j’avais « habité » durant deux mois. Et j’avais vingt ans ! 

Toutefois, ce six septembre, le ciel s’obscurcit et je n’aime pas lire quand la lumière est faible. Je posai mon livre. (Je quittai ma garrigue et ses senteurs.) Et je descendis chez mon amie Kaitlin qui était deux étages plus bas. 

Au fur et à mesure de ma descente, le ciel se couvrait de plus en plus. La pluie commença à tomber. Les premiers tremblements de tonnerre se firent entendre et les éclairs s'invitèrent à la fête, si bien que je m’arrêtais dans le hall du premier étage pour voir ce qui se passait à l’extérieur. C’était le déluge. Des seaux (des bassines) d’eau étaient jetés sur Nîmes et ses environs. Les grondements était plus forts et les éclairs plus proches et plus lumineux. Je n'avais jamais vu cela.

J’allai chez Kaitlin. Je frappai à la porte. Rien, pas de réponse. Je bougeais la poignée et la porte s’ouvrit. J’appelai : « Kaitlin, tu es là ? » La porte de l’armoire s’ouvrit et Kaitlin me sauta dans les bras me serrant très fort tout en gardant les yeux fermés. Elle avait peur de l’orage, des éclairs et du tonnerre. Elle s’était enfermée dans l’armoire en attendant que le bruit cesse.  

Cette sorte d’orage, je l’appris plus tard, est ce qu’on appelle dans la région « un épisode cévenol ». De fortes pluies dues à des nuages lourds qui viennent de la mer et qui sont arrêtés par les Cévennes. Ainsi, toute cette eau est déversée, rapidement, sur un même endroit. Les ruisseaux deviennent des rivières et parfois des fleuves, des torrents, qui sortent de leur lit et emportent tout devant eux faisant des dégâts considérables. 

Mais, revenons à Kaitlin que je venais de sauver pour la troisième fois. Elle me dit : « C’est fini. » Je réponds : « Non, je ne crois pas. Ça vient de commencer. Il faut attendre que les nuages plus lourds soient passés. » Elle continue : « Mes trois mois de stage… c’est fini. Je rentre le dix. Mercredi je prends l’avion pour Londres. » Je réponds : « Mais, ce n’est pas possible. Tu ne peux pas me faire ça : je t’aime. » Et là, j’entends la plus belle faute de français que je connaisse, en tout cas, celle qui m’est restée à jamais : « Mais, pourquoi tu n’as pas me le dit ? » 

Dehors, la pluie s’était transformée en grêlons aussi gros et durs que des balles de golf. Les rues étaient devenues blanches, éclairées, te temps en temps, par des éclairs qui se réfléchissaient sur le blanc des grêlons. 
Et ce bruit répétitif des grêlons, sur les volets, sur le macadam de la rue, sur les feuillages des arbres, sur les tuiles des toits et les tôles des voitures, couvrait ma peine.  

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