mardi 24 mai 2011

Avidoxe: LE MIROIR AUX OISEAUX - Part 2 -

Quelle déception ! L’homme, un marin, vivait seul sur un bateau. Ce qui l’avait séduit, c’était ma ressemblance avec les hublots ; je suis un miroir rond, voila. De plus, il ne me regardait jamais ; les marins ne se rasent pas souvent et ne se coiffent pas tellement non plus. J’étais devenu un hublot qui ne montre pas la mer. J’étais devenu inutile.
Mais, c’était avant.
Un jour, une jolie tahitienne monta à bord. Elle me vit et, de suite, vint à moi. Elle me posa la question magique : « Miroir, mon beau miroir, qui est la plus jolie du bateau ? » C’était elle, évidemment. Elle était la seule sur le bateau. Je priai pour qu’elle restât. Elle resta.
Tout d’abord, elle me changea de place. Elle me mit face aux hublots. Je pouvais enfin voir l’océan, les mouettes et les goélands mais, surtout, sa jolie silhouette, son visage et ses mains et, comble du bonheur, elle me caressait, tous les jours, avec un chiffon doux et parfumé.
Avant. C’était avant.
Un jour, le monsieur s’arrêta. La jolie tahitienne ne navigua plus. Et moi, je mirai l’horizon. J’attendais. Parfois, je voyais des cormorans se disputer la chair d’un crabe. D’autres fois, les mouettes jouaient avec les vents. Je m’occupais. Je réfléchissais. J’attendais la question : « Miroir, mon beau miroir… » qui, sans doute, ne viendra plus jamais car, aujourd’hui, je suis accroché dans un couloir étroit et sombre de l’appartement d’un marabout.
En face de moi, un autre miroir me revoie mon image. Moi, je lui renvoie la sienne ; je sais être poli. Il est vermoulu mais, je ne veux pas tricher. Parfois, des dames passent, sans un regard pour nous et vont se faire prédire l’avenir, dans une pièce, au fond du couloir.
Aucune ne veut savoir si elle est la plus jolie, comme avant.
La magie est-elle finie ? De l’autre côté du miroir, puis-je encore faire de l’esprit… avant de n’être plus que le reflet de moi-même ?

Avidoxe: LE MIROIR AUX OISEAUX - part 1

C’était avant.
Avant, quand de jolies dames, un oiseau sur leur chapeau, me regardaient et me demandaient : « Suis-je la plus jolie ? »
Elles espéraient une réponse de ma part et je la leur donnais puisque je leur renvoyais leur image ; celle qu’elles aimaient : mince et brillante, un oiseau sur leur chapeau.
Puis, un jour, il y eut la guerre. La maison resta vide des années. Pour seules visites, des pigeons idiots se pavanaient devant moi. Devant ce spectacle navrant, je restai de glace. La poussière me recouvrait et moi, je m’ennuyais.
Enfin, un nouveau propriétaire prit possession des lieux. La lumière rentra avec lui dans la maison, m’éclairant. Tout allait recommencer.
Mais non ! Il me vendit avec les autres meubles à un brocanteur.
Un miroir chez un antiquaire ne réfléchit plus, il s’éteint. Ce que je fis jusqu’à ce matin de juin où, un homme robuste vint me chercher. Je le vis content de son acquisition et me sentis flatté. Je me voyais déjà placé au dessus d’une cheminée, d’où je pouvais dominer tout, ou alors dans la chambre, où sa femme viendrait me demander chaque matin : « Miroir, mon beau miroir, suis-je la plus belle ? »
Sur le chemin, mon teint se raviva. Je vis défiler des gens, des voitures et même des maisons. Je voyageais.

vendredi 13 mai 2011

LA PREMIERE DE L'OUVRE BOITE EST LA VINGTIEME


Je viens de voir l'avant première de l’ouvre-boîte et j'ai été soufflé ; c'était drôle du début à la fin. Il n'y a pas de temps morts. Les acteurs sont au point et donnent bien. Le public a réagi au moment juste. Tout c'est bien passé.
Pour leur 20ème spectacle, l'équipe de l'ouvre boîte a bien manœuvré. C'est un spectacle à voir et à recommander. On n'est pas déçu.

Le titre est TÊTE DE GONDOLE et, naturellement, parle de magasins, de grandes surfaces ou de petits commerçants. Francis Essique a écrit la vérité mais traitée avec humour. Il aurait même pu en dire plus, tellement il y a à dire sur ce sujet mais le temps passe vite et 2 heures sont vite passées quand on ne s'ennuie pas.

Il y a une autre représentation demain soir, samedi 14 mai et cela se passe à Illzach à l'Espace 110.