Or donc, je sors du train et, deuxième constatation, je descends les escaliers qui vont
des quais à la salle des pas perdus car, la gare de Nîmes est une gare en
hauteur, une des rares gares suspendues de France.
Je me dirige
vers la sortie et rentre dans le premier hôtel que je vois.
Je demande une
chambre au réceptionniste. Il me dit : « Pas de problème mais, pas
avant 10 heures. Il y a une chambre qui se libère à 10 heures. » Je
réfléchis : « Le client s’en va à 10 heures et je peux en profiter à
10 heures. Et le ménage, ils le font quand ? » Je dis merci et je m’en
vais.
Je retourne à la gare, mets ma valise à la consigne et ne garde que mon
sac à dos avec le strict nécessaire comme la brosse à dents, par exemple.
La troisième
constatation était que, nous étions le matin, à 6 heures 30 et il faisait 21
degrés et le jour était plus clair comme s’il faisait jour plus tôt. C’est
quand même agréable !
Quatrième
constatation : je m’arrête à la terrasse d’un bar. J’attends un quart d’heure.
Il n’y a pas de client à part moi et le garçon ne vient pas ! Je rentre, me mets au bar et commande un
café. "Décidément, nous n’avons pas la même façon de travailler d’une
région à une autre !"
Deux clients
rentrent, se mettent au bar et l’un d’eux me demande d’où je viens. "Alsace", je
réponds. "J’en étais sûr !" (J’en fus surpris : je ne porte ni la
coiffe ni le gilet ; je ne savais pas être aussi typé, d’autant que je
suis italien de naissance !) "Je m’appelle Ehrhart et je me suis transféré
ici parce que le climat est meilleur pour les bronches. Tiens, voilà ma carte,
passe me voir ; je suis représentant en vin. Le café est pour moi. Salut."
Et il s’en va.
L’autre client me demande : « T’as quelque part où
dormir au moins ? »
Sur le coup, je
ne savais pas quoi répondre. En Alsace, on n’adresse pas la parole aux gens qu’on
ne connait pas et là, c’était le deuxième et en plus, on les vouvoie et ils me
tutoyaient tous même le serveur ! « Non,
pas encore mais, j’ai rendez-vous pour un boulot au Marché-Gare. Pourriez-vous
m’indiquer la direction ? » « Je vais à Montpellier et j’y passe
devant. Viens, je t’emmène. »
J’étais
décontenancé par cette façon de se parler même quand on ne se connait pas. C’était
bien. Je ne sentis moins seul.
… à suivre !
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