Voilà quelques
semaines que je vous raconte ma vie à Nîmes, entre la mer et la rivière le
Gardon. Mais, je vais devoir faire un retour en arrière car sur Facebook un ami
a demandé à toutes ses connaissances de raconter comment ils (ou elles) ont
connu Georges Chelon. Et, ma rencontre avec ce poète-chanteur est tout de même
assez intéressante. Lui-même, il ne s’en doute pas et, probablement, il ne le
saura jamais. (A moins que ne lise ce post, évidemment ! Ce qui n’est pas
certain du tout. )
A cette époque,
avril 1977, j’habitai la Région Alsace. Je n’étais ni heureux, ni malheureux,
avant, je vivais, sans plus. J’avais une amie qui avait
plus d’études et d’expériences que moi et, en moins de deux ans, m’avait
éveillé à tout. Elle m’avait montré qu’on peut travailler, évoluer, faire,
rire, se divertir, se cultiver et même s’aimer. Un jour, pourtant, elle laissa
tout, boulot, parents, logement et moi pour aller vivre dans le midi.
Pour moi, ce
fut un coup dur mais, je ne le réalisai pas tout de suite car j’avais eu un
autre coup encore plus dur en même temps ; j’avais perdu ma mère et perdre
sa mère à 20 ans rend tout le reste anodin, futile, insignifiant. D’autant que
je m’étais retrouvé tout seul dans un appartement qui, lui aussi, me sembla vide
et inutile… comme tout le reste, d’ailleurs.
J’étais donc en
dépression. Mais, à l’époque, ce mot n’existait pas vraiment. On se relevait et
on continuait. Pas le temps de s’apitoyer sur son sort. Soit on fait, soit on
en meurt. Et j’avais 20 ans, ni 15 ni 40. Je croyais que je vivais.
Or, un jour,
cette amie m’écrivit (à l’époque, c’était par la poste que se passait la
correspondance) pour lui trouver le double vinyle de Georges Chelon « Je
Me Souviens » ; elle avait fait tous les disquaires de Marseille à
Toulon sans succès. Je lui répondis, présomptueusement : " Je le ferais !" et je
me mis en quête de ce chanteur que je ne connaissais pas.
Alors que je connaissais Marie Laforêt et il était sur une photo, guitare en main, avec ma chanteuse préférée du moment dont les yeux et la voix me faisaient... Bref !
Je le trouvai
par hasard chez un disquaire indépendant qui était, à cause des grandes
enseignes, proche de la fermeture définitive. Il n’en avait plus qu’un !
Il me proposa de l’écouter avant de l’acheter… et ce fut là une rencontre qui
changea ma vie.
Ce cher
Monsieur Chelon avait écrit des textes que je ressentais « miens » :
le Grand Dadais (c’était moi !), Sampa, Crève Misère, Je Me Souviens,
Morte-Saison, Prête-Moi Tes Yeux, Père Prodigue, etc. des chansons que j’aurais
aimé écrire… (Oui, car à l’époque j’écrivais des chansons !)
Là-dessus, je décidai d’apporter moi-même le disque à mon amie. Je la retrouvai alors que j’étais en état de besoin, de tous les besoins.
Ce qui contribua au
changement, ce fut aussi ce que je trouvai ou retrouvai avec elle : les
deux papillons de nuit pleins de délicatesse de la chanson « Soleil de
Minuit » ou le nid d’amour (en mauvais état, de la rue Paradis, près du
Vieux Port, à Marseille) de la chanson « Rue des Carrières » etc. et
la mer et le soleil et une autre vie que je n’aurais jamais eue en restant ce
« pas grand-chose qui n’avait (plus) de soucis qu’à s’occuper de
lui » !
Je sautai le
pas. Trois mois plus tard je partis pour le midi, une valise en carton à
demi-remplie. Je m’installai à Nîmes car mon travail se trouvait là-bas. Et
commencèrent pour moi les « vacances » que vous avez pu lire dans les
post précédents.
Donc, cher
Monsieur Georges Chelon, sachez que maintenant, mes chansons, je me les fais
avec mon vécu et d’ailleurs, je ne fais presque plus de chansons puisque je me
suis tourné vers le polar.
Non, sérieux,
je suis bien content que cette amie, involontairement, m’ait permis d’écouter
du Georges Chelon il y a quarante ans. Il est génial et inépuisable. Ses mots
me touchent encore !
En changeant de
ville et de région, je changeai de vie. Voilà pourquoi en juillet 1977 je m'installai à Nîmes et je le dis encore : « Avant, j’avais tort de
croire que je vivais ».
Merci Georges. De ma terre, depuis, il est sorti
plusieurs choses de bon.
Blogs
amis : avidoxe, Dan&Dina, dinadedan, gravillons, Tandem Littéraire, EcrirePastel, Elsass-by-Nath, et VittorioDenim vous feront la causette si vous savez penser par vous-même.
Un petit clic sur le lien et vous êtes reliés. Bonne lecture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire