Depuis mon arrivée à Nîmes, il s’était écoulé trois
mois. Et, je ne sais toujours pas pourquoi, c’était une vie qui me semblait
paradisiaque.
J’avais du travail, j’avais des amis, j’allais danser, je sortais
et je passais le dimanche au bord de la rivière.
Tout me semblait bien.
C’est ainsi que j’avais vu le film « Saturday
nicht fever » le mercredi, j’étais allé danser à une fête votive le
vendredi soir et le samedi matin, je préparais, avec mes amis, un dimanche au
bord de la rivière, à « la Baume ».
Nous avions prévu d’y aller dès le samedi 14 heures,
après le repas de midi, et d’y rester jusqu’au dimanche soir 20 heures mais, un
des amis ne quittait son travail que le samedi 19 heures, à la fermeture du
magasin qui l’employait. L’un de nous devait se dévouer pour l’attendre et nous
n’étions que deux à posséder une voiture.
A pile ou face, le sort me désigna, je
ne sais pas pourquoi, me privant ainsi d’une demi-journée de paradis. Les
autres partirent vers les sources fraiches et les odeurs de thym, de lavande et
de romarin.
Je remontai donc dans ma chambre pour dormir ou lire
un livre. C’est triste la solitude !
Pour couper au plus court, j’empruntai un couloir qui
grouillait de bruits en semaine. Le foyer, essentiellement occupé par des
étudiants était déserté. Ses occupants étaient repartis chez eux, pour ceux qui
n’habitaient pas trop loin. Les autres, comme mes amis étaient partis à la
rivière ou à la mer. Plus personne avec qui discuter. J’étais le roi du vide et
du silence. Et l’ennui était aux aguets !
Les portes se succédaient, trente par étage et celle
de ma chambre était au troisième et dernier. Le calme succédait à l’absence. On
aurait pu entendre une mouche voler… On aurait pu mais, il faisait trop chaud
et elles s’étaient mises à l’ombre en mode repos. Mon esprit aussi s’était mis
en mode cool ; il s’était concentré sur le bruit de mes espadrilles qui
raisonnait dans le long couloir vide qui me renvoyait l'écho. Quand soudain il me sembla entendre des sanglots.
Je m’arrêtais immédiatement.
Comment ! Il reste quelqu’un dans le foyer et ce
quelqu’un pleure ?
Cela ne me sembla pas normal. Mon amie était repartie
vers son pays du nord et m’avait abandonné, mes amis étaient partis au soleil
près de l’eau et m’avaient laissé comme puni et ma famille était trop loin pour que
j’aille y passer un week-end ; c’est moi qui étais seul ! C’est moi
qui devais être le seul à être triste ! Mais, j’étais seul et je ne
pleurais pas, j’écoutai.
Je ne sais pas pourquoi, je frappais à la porte qui
pleurait. Le silence se fit ; c’était la bonne. Un instant et elle
s’ouvrit. Une fille au teint laiteux, aux cheveux jaunes, longs et raides
ouvrit.
Elle était encore plus seule que moi, beaucoup plus
loin de sa famille et sa seule amie, Joan, était repartie en Angleterre… Je
compris sa douleur et réagis immédiatement.
Je ne sais pas pourquoi je lui proposai de ranger sa
peine dans une boîte à chaussures car il y avait du soleil au dehors (ce qui la
fit rire) et « on » avait une ville à visiter (ses yeux bleus, cette
fois, absents de nuage s’ouvrirent)
avant d’aller rejoindre des amis au bord de l’eau (un sourire se posa
sur ses lèvres corail).
Je ne sais pas pourquoi mais, elle accepta.
Blogs amis : avidoxe, Dan&Dina, dinadedan,
gravillons, Tandem Littéraire, EcrirePastel, Elsass-by-Nath, et VittorioDenim vous feront la causette si vous savez penser par vous-même.
Un petit clic sur le lien et vous êtes reliés. Bonne lecture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire