jeudi 21 juin 2018

Je ne sais pas pourquoi le destin


Depuis mon arrivée à Nîmes, il s’était écoulé trois mois. Et, je ne sais toujours pas pourquoi, c’était une vie qui me semblait paradisiaque. 
J’avais du travail, j’avais des amis, j’allais danser, je sortais et je passais le dimanche au bord de la rivière. 
Tout me semblait bien. 

C’est ainsi que j’avais vu le film « Saturday nicht fever » le mercredi, j’étais allé danser à une fête votive le vendredi soir et le samedi matin, je préparais, avec mes amis, un dimanche au bord de la rivière, à « la Baume ».
Nous avions prévu d’y aller dès le samedi 14 heures, après le repas de midi, et d’y rester jusqu’au dimanche soir 20 heures mais, un des amis ne quittait son travail que le samedi 19 heures, à la fermeture du magasin qui l’employait. L’un de nous devait se dévouer pour l’attendre et nous n’étions que deux à posséder une voiture. 
A pile ou face, le sort me désigna, je ne sais pas pourquoi, me privant ainsi d’une demi-journée de paradis. Les autres partirent vers les sources fraiches et les odeurs de thym, de lavande et de romarin. 

Je remontai donc dans ma chambre pour dormir ou lire un livre. C’est triste la solitude !
Pour couper au plus court, j’empruntai un couloir qui grouillait de bruits en semaine. Le foyer, essentiellement occupé par des étudiants était déserté. Ses occupants étaient repartis chez eux, pour ceux qui n’habitaient pas trop loin. Les autres, comme mes amis étaient partis à la rivière ou à la mer. Plus personne avec qui discuter. J’étais le roi du vide et du silence. Et l’ennui était aux aguets !
Les portes se succédaient, trente par étage et celle de ma chambre était au troisième et dernier. Le calme succédait à l’absence. On aurait pu entendre une mouche voler… On aurait pu mais, il faisait trop chaud et elles s’étaient mises à l’ombre en mode repos. Mon esprit aussi s’était mis en mode cool ; il s’était concentré sur le bruit de mes espadrilles qui raisonnait dans le long couloir vide qui me renvoyait l'écho. Quand soudain il me sembla entendre des sanglots.
Je m’arrêtais immédiatement. 

Comment ! Il reste quelqu’un dans le foyer et ce quelqu’un pleure ? 
Cela ne me sembla pas normal. Mon amie était repartie vers son pays du nord et m’avait abandonné, mes amis étaient partis au soleil près de l’eau et m’avaient laissé comme puni et ma famille était trop loin pour que j’aille y passer un week-end ; c’est moi qui étais seul ! C’est moi qui devais être le seul à être triste ! Mais, j’étais seul et je ne pleurais pas, j’écoutai. 

Je ne sais pas pourquoi, je frappais à la porte qui pleurait. Le silence se fit ; c’était la bonne. Un instant et elle s’ouvrit. Une fille au teint laiteux, aux cheveux jaunes, longs et raides ouvrit.
Elle était encore plus seule que moi, beaucoup plus loin de sa famille et sa seule amie, Joan, était repartie en Angleterre… Je compris sa douleur et réagis immédiatement. 

Je ne sais pas pourquoi je lui proposai de ranger sa peine dans une boîte à chaussures car il y avait du soleil au dehors (ce qui la fit rire) et « on » avait une ville à visiter (ses yeux bleus, cette fois, absents de nuage s’ouvrirent)  avant d’aller rejoindre des amis au bord de l’eau (un sourire se posa sur ses lèvres corail). 

Je ne sais pas pourquoi mais, elle accepta. 

Blogs amis : avidoxe, Dan&Dina, dinadedan, gravillons, Tandem Littéraire, EcrirePastel, Elsass-by-Nath, et VittorioDenim vous feront la causette si vous savez penser par vous-même. Un petit clic sur le lien et vous êtes reliés. Bonne lecture.

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