Un
jour, c’était en mai, j’ai eu envie d’aller visiter une localité pas plus
éloignée mais moins accessible : Les-Saintes-Maries-de-la-Mer. Mais, ce
n’est pas des Saintes dont je vais vous parler, les Saintes, je vous en
parlerai plus tard.
Donc,
voici.
Pour
aller aux Saintes, mes amis ‘locaux’ et moi, nous étions passé par
Saint-Gilles-du-Gard et, au retour, le soir, nous nous étions arrêtés dans une
crêperie à Saint-Gilles ; « Un restaurant breton où, m’avaient-ils
dit, les crêpes sont excellentes ! » Ce qui s’avéra vrai. D’autant
que je n’avais jamais fait un repas entièrement aux crêpes de l’entrée au
dessert avec un « trou normand », offert par le patron, aux deux
tiers du repas.
Bref !
Pendant le repas, nous avons parlé de tout et de rien mais surtout des villes et villages
autour comme les Saintes ou Vauvert.
Le
mot Vauvert m’avait intrigué car Brassens en parle dans certaines de ses
chansons : « au diable vauvert » et j’étais, et suis encore, un
amateur de Georges Brassens. Je me promis donc d’aller visiter ce Vauvert que
le peuple associe au diable.
En
fait, ce qui m’avait fait dresser l’oreille c’était la couleur : ‘vaut
vert’ qui ne ‘colle’ pas bien avec le rouge du feu de l’enfer ou du diable tel
qu’on se le représente.
Voici
des explications que j’ai trouvée dans des chansons de G. Brassens :
Première
explication, tirée de « Les funérailles d’antan » :
Au diable
Vauvert :
On entend
parfois "au diable vert". Aujourd'hui on dit "à dache"
(Dachau?) ou "à Pétaouchnok " dont la consonnance évoque la lointaine
Sibérie. Rabelais parle du "diable de Vauvert". Le château de
Vauvert, célèbre au Moyen Âge pour le sanctuaire de la Vierge qui était tout
près, se trouve dans la région de Nîmes, ce qui, pour les Parisiens, était à
l'époque aussi loin que pour nous la Sibérie.
Diable
Vauvert :
L'origine
de cette expression est certainement une diablerie, car les gens de Vauvert
(dans le Gard) reconnaissent eux-mêmes, je cite : "Il
s’agit vraisemblablement d’une récupération « vauverdoise gardoise », d’une
ancienne légende de la région de Meudon."
Deuxième
explication, tirée de « Ballade des gens qui sont nés quelque
part » :
Qu'ils
sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq ils s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq ils s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
J’en
ai donc déduit que :
Vauvert
vient de vaux-vallons et vert, la couleur de ces vaux devenus ‘vau’ dans
l’écrit, vaux verts, vau-vert, Vauvert.
Par ailleurs, envoyer
quelqu’un au diable, c’est l’envoyer très loin.
Au
diable vauvert signifie donc que « c’est loin ».
Je
suis donc allé vérifier. Vauvert n’est pas loin, en distance, de Nîmes, Saint Gilles,
d’Aigues-Mortes ou des Saintes mais il est difficile d’accès. Une seule
départementale le traverse et pour l’emprunter il faut faire un détour
donc : Vauvert semble loin de tout et je suppose qu’il l’était encore plus
dans les siècles passés quand il n’y avait que des petits chemins pour y
accéder. En tout cas, à moi, le chemin me sembla long.
Naturellement,
il y a d’autres explications comme ce Vauvert près de Paris et très éloigné du
Vauvert près de Nîmes !
Mais,
c’est quand même un beau village puisque à l’époque où j’y allai, il y avait
7.000 habitants et il y en a plus de 11.000 aujourd’hui ! Le « C’est
beau mais c’est loin » (de Jacques Chirac) se vérifie ici puisque les gens
s’y plaisent et la population augmente.
Quant
à Saint-Gilles-du-Gard, il vaut aussi le détour. La preuve en est que Demis
Roussos, le chanteur des « Aphoriste’s Shild » y a habité durant des
années.
A
suivre…
Comme
convenu avec mes amis, voici leurs blogs : AnselmeLutin, avidoxe, Ateliers d'écritureS, Dan et Dina, Dina de Dan, Ecrire Pastel, Éric Valloni, gravillons, polarsensudalsace et VittorioDenim Bonne lecture et,
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