Parfois, je m’arrête devant une œuvre d’art abstrait. J’essaie
d’imaginer ce qu’elle représente.
Je ne suis jamais déçu car j’ai beaucoup d’imagination
et mes idées sont agréables. Même une peinture sombre peut donner : "Nuit d’été sans
lune avec mon amie" ou "Dernier tunnel avant le printemps". Je suis bon public,
comme on dit.
D’ailleurs, cela me rappelle une histoire.
Il y a des noms,
comme Vézénobres, qui m’ont toujours fait rêver. Ils ont le don de l’image
facile.
Je m’explique.
Un jour, avec des amis, je passai en voiture à proximité de
Vézénobres. Trouvant le village joli, je m’exclamai : « Quel beau
village ! » Un de mes amis, qui, lui, était du pays, me répondit
aussitôt : « Il s’appelle Vézénobres. » Et, il ajouta : « Ce
qui signifie : regarde, une œuvre. » (Avé l’assaen)
Durant des années, pour moi, Vézénobres était la
manifestation de l’étonnement. Mais, un jour, ma curiosité me demanda plus.
Elle voulait savoir si le « Vézé » pouvait être le « vidi »
de Jules César et « nobres » était vraiment « une œuvre ».
Quel dommage de se réveiller car, même si l’étymologie est
tout de même belle, elle ne correspond pas à ce groupe de mots qui m’avait
émerveillé. La vraie explication est plus terre à terre. « Vézé »
vient de « uindo » ; blanc et « nobres », vient de « en
hauteur » ou « colline » ; donc : « la colline
blanche ».
C’est joli mais, ce n’est pas la même chose.
Ainsi et depuis, quand je regarde un tableau, je me garde de
demander la signification. Je veux créer mon rêve. Moi, je vois telle chose ;
le peintre a peut-être pensé à autre chose. Ma vision est donc personnelle.
Elle me transporte. Je peux y « voir une œuvre », si j’ai envie.
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